SOCIETE : Hiérarchisation de nos langues nationales : acte de sabotage des idéaux du CNSP ou d’atteinte à la cohésion nationale ?
Les résolutions et les recommandations issues des Assises nationales souveraines et inclusives constituent l’ossature de la Charte de la Refondation promulguée à Niamey par le Chef de l’Etat, promu le même jour Général d’armée puis investi Président de la République. Avant la promulgation du projet de texte, il ne lie pas obligatoirement le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) d’où certaines modifications du projet de Charte constatées après promulgation. La plus décriée, en attendant la vulgarisation effective de la dite Charte, c’est la modification de son article 12 qui reconnait le statut de « langue nationale » au Hausa et de « langues parlées » aux autres langues locales du Niger.
Qui a glissé ce caillou dans le soulier du CNSP et pour quel but ?
Cette modification à laquelle personne ne s’y attend semble heurter la sensibilité d’une certaine opinion publique qui s’interroge sur l’utilité d’une hiérarchisation de nos langues nationales dans ce texte à valeur constitutionnelle et de surcroit dans un contexte sécuritaire préoccupant et sociopolitique fragile. Autrement dit, cela parait aux yeux de certains comme un caillou glissé, par on ne sait qui, dans le soulier du CNSP. A l’évidence, les personnes qui ont commis cet acte et le défendent ont réussi à exposer le CNSP à la vindicte populaire gratuite parce que la majorité de nigériens y voient du sabotage pur et simple des idéaux du CNSP.
Bien plus, selon toute vraisemblance la sortie sur la chaine de télévision nationale le lundi 19 mai 2025, du ministre Directeur de Cabinet du Président de la République, porte-parole du Gouvernement, Dr Soumana Boubacar n’a pas réussi à atténuer la polémique autour de cette question. Le débat que l’on croyait estomper est à nouveau sur toutes les lèvres. Le CNSP et le Gouvernement soumettront ils l’Article 12 au Conseil Consultatif de la Refondation (CCR) pour une reformulation, une relecture ? Le Président de la République, Chef de l’Etat, le General d’Armée SE Abdourahamane TIANI donnera-t-il des nouvelles instructions par rapport à sur cette disposition dans l’intérêt de préserver la Paix Sociale et l’Unité nationale ?
Pour rappel, le processus de Refondation sociopolitique, économique et culturelle en cours dans notre pays se voudra dynamique et inclusif. Il requiert l’implication forte de l’ensemble des filles et des fils du Niger sans considération aucune. A ce titre, la hiérarchisation de nos langues nationales qui, dans leur totalité, font partie intégrante de l’identité nationale et de nos valeurs intrinsèques, n’est pas de nature à assurer la Paix et la Cohésion sociale. Du reste, le peule nigérien ayant combattu ces manœuvres divisionnistes de l’ancien colon, a convenu depuis plusieurs décennies de reconnaitre le statut de « langue nationale » à toutes les langues locales parlées au Niger.
La question est : Dans cette affaire, qui a réellement intérêt à soulever le peuple contre le CNSP et le Gouvernement dans un contexte où le Président de la République, Chef de l’Etat, le General d’Armée Abdourahamane TIANI appelle sans cesse au Pardon, à l’Unité nationale, à la Tolérance, et à la Cohésion sociale ?
Abdoulaye Abdourahamane / Niamey Soir