OPINIONS : Repenser les valeurs publiques, la moralité comme socle de l’efficacité institutionnelle
La refondation nationale engagée sous le leadership du Général Abdourahmane Tiani se veut le socle d’une gouvernance exemplaire et d’une nouvelle culture citoyenne fondée sur l’éthique, la responsabilité et la défense de l’intérêt général. Elle ambitionne de façonner un « Nouveau Nigérien », imprégné de valeurs civiques et patriotiques, afin de rompre avec les dérives qui ont fragilisé l’État et la cohésion sociale.
En effet, la corruption morale précède et nourrit la corruption matérielle. Elle instaure la course effrénée à la richesse facile, creuse les inégalités sociales et délégitime les normes collectives. Lorsque le paraître prévaut sur l’être, les citoyens sont tentés de se créer artificiellement une position sociale, quitte à se servir illicitement dans la res publica. Ainsi, notre société a progressivement normalisé l’idée que les ressources publiques puissent devenir des propriétés privées, formalisant une culture de prédation plutôt qu’une culture de reddition de comptes.
L’ostentation de la richesse indûment acquise devient alors un modèle social : elle excite les convoitises, alimente le ressentiment et fragilise la paix sociale. Une société qui ne se régule plus par le baromètre de la moralité finit par percevoir la corruption comme tolérable, voire acceptable, lorsqu’elle profite à l’individu au détriment du collectif.
C’est pourquoi la refondation morale constitue un pilier essentiel de la refondation nationale. Elle doit permettre de restaurer l’intégrité comme norme sociale, de renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté politique et de rompre définitivement avec les pratiques contraires au développement de notre pays.
Seul un citoyen nouveau, respectueux des valeurs éthiques, engagé pour l’intérêt général, pourra accroître la performance des institutions publiques et la rentabilité de l’administration, au service de la nation.
Abdoulaye Idrissa James
