ECONOMIE : Même sanctionnée par la BCEAO, la SONIBANK en première ligne pour la défense de la souveraineté du Niger
La Société Nigérienne de Banque « SONIBANK », Société Anonyme avec un capital social de 20 milliards FCFA est créée le 1er Septembre 1990 c’est-à-dire dans un contexte de crise sociopolitique et institutionnelle nationale et ouest africaine plus connue sous le vocable populaire de « processus de démocratisation ». Au Niger, la SONIBANK était une des solutions alternatives pour faire face à la crise financière et économique qui a secoué le secteur bancaire national dans les années 1990. De sa création à ce jour, elle s’est toujours positionnée au premier rang du système bancaire national dont elle occupe une place de choix en tant premier allié de l’Etat dans le financement de l’économie nationale.
C’est indéniable, depuis le 26 juillet 2023, date de prise de pouvoir d’Etat par l’Armée nigérienne réunie au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la SONIBANK et le secteur bancaire nigérien en général sont en difficulté. Nonobstant cela, avec le soutien constant du CNSP et du Gouvernement, la SONIBANK continue à panser les répercussions des sanctions économiques et financières lourdes injustement imposées au Niger par des organisations sous régionales et des institutions financières internationales. Des réflexions sont en cours au plus haut sommet de l’Etat dans le sens d’engager des réformes structurelles fortes et transparentes qui s’imposent. Le sauvetage de la SONIBANK est une initiative patriotique à saluer, à encourager parce qu’elle cadre avec les idéaux souverainistes du processus de la Refondation.
Dans l’immédiat, il est normal que la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) ou une autre institution bancaire vienne à la rescousse de la SONIBANK pour renforcer sa solvabilité, restaurer ses ratios prudentiels et relancer ses activités de financement de l’économie nationale. Il est tout aussi normal que la BCEAO, à travers sa Commission bancaire UMOA, applique des sanctions à la SONIBANK pour des manquements constatés. Ce n’est pas dramatique. Le drame dans cette affaire, c’est plutôt de lire, entendre ou voir des nigériennes et des nigériennes qui ont appris à lire, à écrire et à compter grâce à l’école publique nigérienne, se réjouir de cette situation.
Qu’à cela ne tienne, dans l’histoire des institutions bancaires du monde, chacune a surement connu des hauts et des bas. Cette loi de la nature s’applique autant pour l’homme (personne physique) que pour les entreprises, sociétés, institutions (personne morale). Pour les Etats, les Nations ou les Banques, les péripéties de l’histoire ne sont pas des moments de joie, de capitulation, de démission, d’abandon ou de lamentations futiles. Ils sont assez souvent, particulièrement pour les peuples véritablement engagés à reconquérir leur souveraineté, des moments décisifs à mettre à profit pour opérer des diagnostics rigoureux de la situation aussi critique soit-elle, tirer les leçons, corriger les erreurs, opérer des changements profonds pour aller de l’avant.
La marche irréversible de la Refondation sociopolitique, économique et culturelle du Niger pour la reconquête de sa souveraineté n’échappe pas à cette dialectique de l’histoire. Elle est douloureuse parce que la souveraineté n’a pas de prix.
Abdoulaye Abdourahamane / Niamey Soir