ECONOMIE : Contribution citoyenne sur l’annulation par la BCEAO des règles spéciales appliquées au Niger depuis le 26 janvier 2024
Les règles spéciales appliquées au Niger depuis le 26 janvier 2024, seront annulées par la BCEAO à compter du 15 avril 2025, que signifie cette mesure, ses conséquences sur l’économie du Niger ? Pour bien comprendre la teneur de cette mesure, il serait important de faire dans premier temps, un survol historique sur les règles spéciales appliquées aux investissements qui avaient permis au Niger de la levée de 457,991 milliards de francs CFA.
Puis expliquer les conséquences négatives sur l’économie du Niger. En fin faire une esquisse de propositions de sortie de crise.
la levée de 457,991 milliards de francs CFA :
La levée de 457,991 milliards de francs CFA par le Niger sur le marché sous régional de L’ UEMOA avait permis à l’économie ouest-africaine de retrouver son souffle. Le Niger a levé 457,991 milliards de francs cfa, soit 733 millions de dollars US,le 26 avril 2024 , pour lui permettre d’éponger la dette arrivée à échéance, qui n’a pas pu être honorée à cause des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de L’UEMOA.
La levée des dits fonds avait pu être réalisée grâce à une opération spéciale de UMOA Titres.
L’Etat du Niger cherchait 419 milliards de francs CFA, mais il avait obtenu plus que prévu, soit 457,991 milliards FCFA , d’où il ressort un solde disponible de près de 39 milliards de francs CFA, ce qui permettrait non seulement à la BCEAO de rembourser les acheteurs des titres publics émis sur le marché monétaire de l’UMOA pour le compte du Niger mais aussi à l’ Etat du Niger d’aménager l’espace de sa trésorerie générale, ce qui permettrait de faire face à certaines dépenses de souveraineté.
Il faudrait rappeler également que les titres publics qui seraient remboursés étaient émis sur le marché régional de l’UEMOA avec l’aval de la BCEAO, qui devrait normalement rembourser les acheteurs des dits titres publics avec intérêt et se faire rembourser progressivement par débit mensuel automatique sur les ressources financières logées dans un compte courant du trésor public nigérien ouvert dans le livres de la BCEAO. C’est la réglementation qui l’autorise et l’impose. Mais il n’avait pas été le cas .
Normalement les acheteurs des titres publics devraient de se retourner contre la BCEAO qui a gelé les avoirs financiers du Niger logés dans un compte de liaison avec l’extérieur ouvert dans ses livres, en violation de la réglementation bancaire en vigueur.
Ces financements des bons et obligations du trésor public constituent un financement des crédits aux pays membres de la BCEAO, donc un financement à l’économie.
Mais, comme au niveau de l’ UEMOA et de la BCEAO la réglementation n’est plus respectée ces dernières années , suite au changement anticonstitutionel intervenu au Niger, ils avaient annulé la procédure réglementaire en cours , suite à la levée des sanctions et des risques imminents de banqueroute qui pèsent sur le secteur bancaire de l’UMOA, ils s’étaient faits bonne conscience, l’UEMOA et ses institutions techniques avaient accepté de valider des nouveaux titres publics au profit du Niger pour lui permettre de faire face aux paiements des arriérés accusés du fait des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de de la CEDEAO et de l’UEMOA, sous ordre de la France.
Ces remboursements prouvaient comme nous l’avions déjà dit que le Niger est toujours crédible sur le marché financier international. Car on ne prête qu’aux riches.
Ces remboursements avaient permis à toutes les banques primaires qui ont des relations économiques avec les banques du Niger d’éviter une banqueroute du faits des dites sanctions de la CEDEAO et de L’UEMOA.
C’est le Niger qui avait gagné et l’économie de la sous-région ouest-africaine qui avait retrouvé son souffle à son temps.
À partir du 15 janvier 2025, cette opération spéciale qui avait permis la levée des fonds et alléger la situation socio-économique du Niger, sera désormais supprimée.
Les banques doivent désormais appliquer les dispositions de l’instruction antérieure. C’est à dire un retour aux procédures anciennes dans la gestion des investissements. Les titres publics sont des placements courants pour les banques primaires.
Désormais les banques ont l’obligations de conserver suffisamment des fonds pour couvrir les risques, la BCEAO a donc mis fin aux règles temporaires, ce qui supposerait, d’une part, que la situation économique et financière du Niger s’est stabilisée, ou d’autre part, au contraire la situation socio-économique ne s’est pas stabilisée, l’UEMOA et la BCEAO chercherait à exercer des pressions sur les autorités légitimes nigériennes actuelles pour satisfaire certaines puissances mondiales néo-colonisatrices, néo-impérialistes, qui chercheraient à agenouiller le Niger.
Toutes les banques qui opèrent dans l’espace de l’UEMOA , le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, sont concernées par la levée de la règle spéciale appliquée au Niger.
Les titres publics du Niger seront donc reclassés risqués. La BCEAO incite à travers cette mesure les banques à exiger plus de garanties pour détenir les titres publics émis par le Niger.
Cette mesure risquerait de rendre plus difficile et plus coûteux les emprunts du Niger sur le marché régional de l’UEMOA.
Il y a anguilles sous roches.
C’est un isolement qui ne dit pas son nom. Le Niger serait traité désormais comme un acteur privé sur le plan financier, ce qui sous-entend une manœuvre sournoise tendant à faire des pressions sur le Niger pour faire plaisir à certaines puissances mondiales hostiles au Niger.
Pourtant à son temps nous avions averti que l’allègement des dites règles normales n’étaient pas la solution idéale.
La solution heureuse était d’exiger à travers un procès judiciaire que l’UEMOA et la BCEAO dédommagent le Niger pour préjudice subi suite aux sanctions illégales, illégitimes, inhumaines, subies. Le Niger doit trouver une alternative en se tournant vers les pays des BRICS qui représentent une bonne alternative heureuse à l’UEMOA.
La nécessité pour les pays membres de la confédération des États du Sahel d’accélérer le processus de la création de la monnaie commune unique de L ‘AES se pose avec beaucoup plus d’acuité maintenant. Plus le temps passe, plus on donne l’occasion à l’ennemi de nuire à la stabilité économique , monétaire, financière , sociale et sécuritaire de la confédération des États du Sahel.
La nouvelle problématique qui se pose est la suivante, est-ce que tous les pays membres de l’AES sont réellement engagés et prêts, pour la création de la monnaie commune unique de L’ AES ? C’est l’Afrique qui gagne !
Isssoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.