ECONOMIE : Les enjeux économiques liés à la sécurisation du pipeline Niger-Benin et à la construction des routes dans les localités traversées
Suite aux actes de sabotages des infrastructures du pipeline Niger-Benin par des individus malveillants, les autorités nigériennes ont décidé le 14 janvier 2025 de sceller avec la Chine un partenariat pour sécuriser des installations pétrolières, le déploiement d’un dispositif de sécurité robuste et professionnel consistant à prévenir tout risque éventuel, la création d’un cadre formel de collaboration entre les institutions impliquées afin de renforcer la coordination et d’assurer l’efficacité des opérations sur le terrain.
Dans cette perspective, il s’agit surtout de sécuriser ce canal stratégique destiné à transporter le pétrole du Niger vers le marché international sur une longueur totale de 1982 km. Sur ce total, rappelle-t-on, 1298 km se situent au Niger et 684 km au Bénin. Au Niger, il part de la station de Koulele et traverse Diffa, Zinder, Maradi, Tahoua et Dosso avant d’atteindre la frontière avec le Bénin. C’est dire toute la nécessité de le sécuriser d’une part, et de l’autre, toute l’importance des routes ainsi que des activités socioéconomiques locales pour les populations le long de ce joyau national. Du reste la traversée du pipeline sur une telle distance à l’intérieur du pays traduit le souci des autorités nigériennes à le sécuriser sur le territoire national.
Le CNSP et le Gouvernement s’emploient rigoureusement à ce que les retombées issues de l’exploitation des ressources nationales profitent aux populations nigériennes. Des mesures de nationalisation des ressources et de diversification de revenus dans le secteur minier sont prises. Le principe gagnant-gagnant guide désormais les plus hautes autorités dans la nouvelle dynamique de diversification des partenaires stratégiques du Niger (Mazoumawa National Gold Company (MNGC) pour l’exploitation de l’Or, la CNNC chinoise et la KEPCO coréenne dans des sites comme Arlit et Akouta, Global Atomic Corporation), les négociations des nouveaux contrats, la révision de certains et le retrait pur et simple d’autres (20 juin 2024 retrait à Orano ex AREVA du permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren à Agadez).
Pour le CNSP et le Gouvernement, l’exploitation des ressources naturelles du pays ne doit plus être synonyme d’appauvrissement des populations locales, de dégradation de l’environnement ou de destruction du tissu économique des localités concernées comme par mauvaise expérience ce fut le cas de l’Uranium avec ses déchets radioactifs nocifs pour l’environnement et la santé des populations. Certes les plus hautes autorités déploient des efforts énormes pour sécuriser le pipe-line, mais la sécurisation du pipeline est l’affaire de tous c’est à dire y compris les populations des localités qu’il traverse. Pour faciliter à ces populations de jouer le rôle de veille afin de contribuer ainsi à la sécurisation du pipeline, faut-il encore encourager la mise en œuvre des initiatives locales développement dans leurs zones.
S’agissant de l’exploitation du pétrole et du pipeline Niger-Benin, outre, les infrastructures des services sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau potable) réalisées ou en instance de l’être au profit des populations locales, il importe d’insister sur les infrastructures routières. Et cela en raison de leur importance pour le développement des activités économiques, le transport des personnes, de leurs biens, des marchandises, la mobilité humaine, le rapprochement géographique des différentes localités traversées reparties dans les régions de Diffa, Zinder, Maradi, Tahoua et Dosso.
Autant il est nécessaire de sécuriser le pipeline autant il est bien d’engager une réflexion alternative soutenue sur la construction d’un réseau routier d’interconnexion des localités concernées. Les L’expérience de la Route Tahoua Arlit (Route de l’Uranium)
Niamey Soir