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SANTE : Le développement : un processus inclusif et participatif au service de la santé (OPINIONS)


Le développement est, avant tout, un processus inclusif et participatif. Dans cette dynamique, la refondation nationale doit se positionner comme un véritable laboratoire de recherche de solutions endogènes aux problèmes sociaux et sanitaires, dont le paludisme demeure l’un des plus urgents.

Au Niger, cette maladie sévit principalement au cœur de la saison des pluies, avec un pic de cas enregistré en septembre. Il est aujourd’hui évident que le paludisme tue davantage que la pandémie de COVID-19, bien que cette dernière ait davantage mobilisé l’attention et les ressources publiques et privées.

Une urgence sanitaire nationale

Face à cette réalité alarmante, il est impératif de soutenir nos centres sanitaires et hospitaliers, souvent débordés pendant cette période critique. Les autorités ont certes mis en place des mesures sociales pour améliorer l’accès aux soins, mais cela reste insuffisant. Le rôle des ONG et associations locales devient alors un levier incontournable : pour désengorger les structures de santé, pour mobiliser des ressources et pour soutenir les populations les plus vulnérables.

S’inspirer des élans de solidarité

La mobilisation massive d’acteurs économiques, d’entreprises et de citoyens lors de la pandémie de COVID-19 a démontré la capacité de solidarité de la société nigérienne. Plus récemment encore, l’exemple d’une évacuation sanitaire réussie pour une patiente souffrant d’une maladie rare, avec plus de 100 millions de FCFA mobilisés en un temps record, illustre la puissance de la solidarité communautaire.

Cependant, ces efforts restent ponctuels, souvent liés à des cas médiatisés. Pendant ce temps, des milliers de personnes meurent en silence, parfois d’un simple paludisme, faute de médicaments ou de prise en charge rapide. L’anonymat ne devrait pas être une condamnation.

Repenser les priorités : santé avant tout

Les ONG nationales doivent donc s’engager pleinement dans le secteur de la santé. Cela implique :
• Une cartographie claire des besoins régionaux en infrastructures et équipements ;
• Une stratégie de plaidoyer structurée ;
• Une mobilisation transparente des fonds auprès des entreprises, des partenaires locaux et des bonnes volontés ;
• La mise en place de plateformes crédibles et bien documentées pour exposer les besoins et les solutions.

Il est temps de repenser nos priorités collectives : combien de centres de santé pourraient être construits avec les fonds consacrés à d’autres œuvres, comme certaines constructions religieuses ? Sauver une vie, c’est sauver l’humanité, dit le Coran. L’intention, auprès d’Allah, est ce qui compte : aider un malade, c’est aussi un acte de foi.

Vers un développement souverain et solidaire

Un développement inclusif et participatif est la voie pour réduire les inégalités sociales, garantir une population en bonne santé et renforcer notre souveraineté sociale. Lorsque nous finançons nos propres initiatives, nos ONG deviennent plus autonomes et ne sont plus des instruments d’ingérence extérieure.

La solidarité nationale dans le domaine de la santé n’est pas une option : c’est une nécessité vitale, surtout en cette période de forte recrudescence du paludisme.

Abdoulaye Idrissa James


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